L’exposition dédiée au monde de l’édition et inaugurée à la Bibliothèque publique d’information (BPI) en novembre se fait virtuelle. Comme pour d’autres événements présentés dans le passé, les organisateurs ont décidé de reproduire tous les contenus sur un site Internet gratuit et permanent, qui permet de revenir sur les moments forts ou d’approfondir certains sujets.

Initialement présentée à Limoges et ensuite mise à disposition des visiteurs parisiens, l’exposition « Éditeurs, les lois du métier » reconstruisait les étapes de la législation appliquée aux marchés de l’édition et de l’imprimerie des derniers 60 ans. En prenant le départ de la loi de 1949 sur la censure, le visiteur découvrait toutes les formes que celle-ci a pris en France pour chaque genre littéraire.

L’exposition a fermé ses portes depuis le 9 janvier. Pourtant l’intégralité de ses contenus est encore accessible au public en forme virtuelle. En effet, ordinateur à la main, on peut se connecter sur un site Internet entièrement dédié, constitué de plusieurs centaines de pages et enrichi avec des animations, des vidéos et des interviews. Chronologies, photos d’époque, couvertures de livres et planches de BD…on se croirait encore dans les couloirs du Centre Pompidou, même si ce qu’on a devant les yeux n’est rien de tangible.

En effet, étant été installée en plein milieu de la salle de lecture de la bibliothèque, les panneaux explicatifs étaient à peu de mètres des tables de lecture. Les vitrines qui exposaient les livres et d’autres objets d’intérêt se trouvaient collées aux rayons de la presse en libre-service. Les petits espaces conçus pour s’asseoir et regarder des projections-vidéo nécessitaient l’utilisation d’un casque. On se sentait donc un peu à l’étroit : la peur de déranger la lecture des autres était trop forte, l’impression de ne pas pouvoir circuler librement prenait le dessus.

Malgré tout, la grande masse d’informations était bien organisée et le contenu inédit, minutieusement présenté, rendait l’exposition unique en son genre.

L'interface du site dédié à l'exposition

C’est pourquoi, pouvoir la retrouver sur le web est un vrai plaisir. Comme expliqué sur le site, « Les expositions virtuelles sont conçues pour accompagner ou faire suite aux expositions sur place. Elles sont disponibles en permanence sur notre site et accessibles gratuitement ». Elles s’inscrivent alors dans la philosophie même de la bibliothèque : la culture est faite pour tous et doit être partagée, c’est-à-dire libre et non payante.

Effectivement, la BPI n’est pas nouvelle à des initiatives pareilles : le concept même d’exposition virtuelle avait été inauguré en 2007 avec la reproduction d’un autre événement, « Les Éditions du Seuil, histoires d’une maison ». À l’époque, la conception graphique et la réalisation avaient été confiées à l’agence Des Signes, entièrement axée sur la culture et les musées. Aujourd’hui, le relais a été pris par Opixido qui, sur son propre site, définit son orientation comme « une vision trans-media », prenant en compte aussi bien la communication papier que celle du web.

La première exposition virtuelle de la BPI

Si ces différents partenariats enrichissent l’offre culturelle de la Bpi, ils contribuent également à trouver et attirer de nouveaux publics, plus jeunes et plus à l’aise avec les nouvelles technologies. En somme, ils permettent à une institution classique comme la Bibliothèque de bien réaliser la transition vers le numérique dont on parle beaucoup. Contenu papier et contenu numérisé vont, pour une fois, ensemble. Ils se complètent sans pour autant entrer en compétition. Et ce faisant, ils arrivent à satisfaire tous types de publics.

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