Les derniers examens s’achèvent, les mémoires se peaufinent… la fin des études est récompensée (on l’espère) par l’obtention du diplôme mais représente aussi l’entrée sur le marché du travail.

Qui dit recherche d’emploi, dit « entretien d’embauche »… attention alors à la faute de style ! Par style, s’entend l’idée du jeune diplômé arrivant dans son costume tout neuf, ou presque, bleu marine ou noir de préférence… l’air emprunté car peu habitué à le porter.

costume_style_mode_homme_décontracté Via The sharper cut

Le CV est important, bien entendu. C’est lui qui permet d’être sélectionné à un entretien. Mais lors du face à face, votre style est tout aussi important que votre parole. Talleyrand disait : « Méfiez-vous de la première impression, c’est souvent la bonne ! »

Ainsi pour Michèle Pappalardo, conseiller maître à la Cour des comptes et Présidente du jury du concours de l’ENA cette année, le style est une affirmation de vous-même, attention à ne pas paraître trop conventionnel ! Même pour tenter un concours de la fonction publique, il faut montrer que l’on peut sortir du moule : «Nous n’avons pas été éblouis, en règle générale, par l’originalité des candidats (à l’Ecole Nationale d’Administration), à commencer par leur apparence vestimentaire. A part un corsage, deux vestes et une cravate colorées et un pantalon de velours… tous les autres candidats étaient en costume-cravate et tailleur noir ou anthracite, voire bleu marine ; en outre certains étaient visiblement mal à l’aise dans ces tenues qui n’étaient pas à leur taille… Cela donne le sentiment qu’ils ont une image de l’école et de la fonction publique très conformiste, à l’image de cet “uniforme” qu’ils se sont efforcés d’endosser pour plaire au jury » révèle t’elle dans son rapport sur le concours publié par Le Monde.

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Ensemble par Gabrielle Chanel,vers 1967, Metropolitan Museum, New York

La relation entre apparence et fonction est forte dans le monde du travail. Il y a des conventions quelques fois implicites à suivre : dans le monde de la pub/marketing, l’uniforme se résume à des converses, un jean brut, et une veste bien coupée ; les banquiers se doivent d’afficher un costume sombre et impeccable (attention à l’assemblage des couleurs, notamment avec la cravate !), les bouchers portent chemise et cravate, comme les garçons de café…

C’est là que réside la difficulté : il faut prouver que l’on a saisis les codes de son entreprise/ de sa profession, tout en conservant sa personnalité, jusqu’à l’affirmer grâce à son style. C’est même devenu un véritable enjeu aujourd’hui.

De nombreuses sociétés de coaching vous proposent de retravailler, adapter votre apparence. Selon elles, rien de tel pour assumer une nouvelle charge ou demander une augmentation… De même, nombreux sont ceux qui consultent le net et se dirigent vers les forums spécialisés sur la mode pour demander des conseils : « Quelle cravate porter pour aller à un entretien ? Et les chaussures, je fais quoi ? », « Au niveau du décolleté, qu’est-ce qui est permis ? »…

Quelques pistes pour trouver le bon style

Comment faire bonne impression ?
L’essentiel, comme pour la lettre de motivation, c’est de se renseigner sur l’entreprise visée, et d’adapter sa tenue au poste désiré : chez Axa, on se présente en costume alors que pour un entretien chez Mondomix, magazine de musique, c’est votre originalité -tout en restant sobre- qui sera primée.

Comment se renseigner, si l’on ne connaît personne dans l’entreprise ?
Tout simplement en étudiant de près sa communication, ses vitrines. C’est-à-dire site Internet et publications.

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Via The sharper cut

Que porter le jour J ?
Comble de l’horreur (ou de la chance), vous avez plusieurs entretiens le même jour, pour des entreprises fondamentalement différentes, mettons un entretien pour être communicant chez Total, un autre pour la Cité de la musique et enfin un dernier pour un grand quotidien, type Ouest France.

Que faire ? Adopter la tenue passe-partout, tout en ayant le sens du détail.
Selon Michel Pastoureau, historien et spécialiste de la symbolique des couleurs, il faut porter une grande attention à ces dernières : le jaune est à bannir car très peu apprécié en occident, le rouge trop voyant véhicule une image de pouvoir et de fort tempérament, le noir, très connoté, est trop utilisé comme une couleur passe partout… reste le bleu, couleur préférée des européens.
Sans allez jusqu’à l’absolutisme, faites donc attention aux couleurs et laissez sagement cette robe jaune dans la penderie (oui, même par 40° !).

Adoptez un ensemble dans les tons bleu (du bleu noir au bleu roi en passant par le bleu marine, la gamme est large) et réservez la couleur pour les détails, en petite touche : la cravate, le foulard, les bijoux, un chapeau…
N’excluez pas la fantaisie (je vous l’accorde, plus pour les femmes que les hommes), par petite touche tout est permis : barrettes, chaussures, collants…

Ces détails sont importants, ils montreront que vous avez compris les codes tout en affirmant votre personnalité, au premier coup d’œil. Après, c’est à votre esprit de convaincre !