Instagram, c’est une application gratuite pour Smartphones. Surfant sur la vague du vintage et des appareils chromatiques, elle propose de rendre les photos moins banales avec de nombreux filtres et de partager ensuite les  plus belles vues. Aujourd’hui, l’appli au 30 millions d’utilisateurs est estimée à 500 millions de dollars. Et pourtant, le 9 avril dernier, Marck Zuckerberg, le grand patron de Facebook, annonçait en dépenser le double pour la poule aux œufs d’or. Près d’un milliard de dollars pour la start-up californienne.

Exemples de photos

Exemples de photos

Google et Twitter rongent leurs freins

Les deux créateurs d’Instagram ont vite dû arrêter de se frotter les mains. Mi mai, ils apprenaient une mauvaise nouvelle : la Federal Trade Commission, une agence de protection du consommateur, demandait un complément d’information à Facebook, repoussant l’acquisition de plusieurs mois, jusqu’à un an tout au plus. Le montant exorbitant fait glousser : c’est la première fois que la firme aux 800 millions d’amis met autant d’argent sur la table pour une société extérieure.  En tout cas, le régulateur américain a demandé l’avis des deux sociétés concurrentes Google et Twitter, elles aussi dans la course pour l’achat d’Instagram. L’annonce d’une nouvelle guerre entre les réseaux sociaux ?

Spéculons, spéculons

Instagram a donc bénéficié d’une excellente, et encore le mot est faible, plus-value. Pourtant,  malgré ses millions d’utilisateurs, l’entreprise ne compte qu’une dizaine d’employés pour un financement via des levées de fonds. Normal alors que la polémique autour du prix continue d’enfler, comme une bonne bulle spéculative. La valeur d’Instagram, et par capillarité, de son détenteur Facebook est surévaluée en bourse ; l’entreprise est estimée aux alentours de 100 milliards de dollars alors que son dernier chiffre d’affaire n’est que de 3,7 milliards. Le réseau social vaut donc en bourse beaucoup plus que dans la réalité. Cette sur-côte peut entrainer une  bulle spéculative, qui en éclatant enterrerait financièrement de nombreuses entreprises – et particuliers – .

Mais alors, pourquoi Facebook a-t-il dépensé le double pour l’acquisition d’une jeune entreprise ? La présentation, la semaine dernière, de sa nouvelle offre  de partage de photo pour iPhone – uniquement disponible sur le store US – nous met sur la piste : Facebook Camera ressemble comme deux gouttes d’eau à Instagram: alors finalement, le deal : se fera, se fera pas ?