La petite maison d’édition a choisi de promouvoir ses livres sur Facebook. Rencontre avec Claire Masson, chargée de développement web et numérique chez Diane de Selliers.

Les éditions Diane de Selliers, du nom de leur directrice, sont une petite maison d’édition de livres d’art, située dans le 8e arrondissement à Paris. Avec seulement une nouveauté par an, et deux à trois rééditions en petit format, il n’est pas toujours facile de se faire connaître en dehors du cercle d’initiés et d’habitués, d’autant que le prix relativement élevé des ouvrages ne les destine pas nécessairement à tous les publics. La maison dispose bien sûr d’un site Internet pour se faire connaître, et depuis peu d’un autre site qui vise à promouvoir spécifiquement la nouveauté 2011 : le Ramayana de Valmiki illustré par les miniatures indiennes. Les réseaux sociaux commencent également à être utilisés pour explorer de nouvelles manières de communiquer.

En quoi consiste le développement web et numérique chez Diane de Selliers ?
Il s’agit d’une création de poste qui fait suite à mon stage en communication, durant lequel j’avais évoqué des idées pour développer notre présence sur le web. Depuis janvier, je m’occupe de la refonte du site Internet pour le moderniser, et le rendre plus à l’image des ouvrages que nous produisons. Je fais également les mises à jour de nos deux sites, dianedeselliers.com et ramayanabook.com, avec les actualités notamment. Ainsi, je recherche des actualités culturelles en lien avec nos ouvrages, et écris des textes concernant nos propres actualités.
Je m’occupe également du référencement des sites sur les moteurs de recherche principaux, du développement de partenariats et échange de visibilité entre notre site général et celui de partenaires.
Enfin, je fais l’animation de nos pages Facebook et mène une réflexion globale sur les développements possibles avec les nouvelles technologies : quelles sont les implications du livre numérique, comment développer des applications…

Sur quels réseaux sociaux êtes vous présents ?
Nous sommes présents sur Facebook, avec un profil et deux pages fan, depuis mars 2010, suite à la volonté de Diane de Selliers de s’implanter sur les réseaux sociaux.
Nous avons le projet d’une présente sur Twitter pour tester, mais le format très court des twitts est moins adapté à notre manière de communiquer.
Nous sommes également référencés sur Foursquare, mais il n’y a pas d’animation pour l’instant. On verra comment cet outil évolue et si ça vaut la peine de s’y intéresser plus.

Pourquoi avoir une page fan et un profil sur Facebook ?
Le profil Facebook permet des choses différentes par rapport à la page fan. Le fait d’être « amis » donne plus d’importance et le sentiment d’une plus grande proximité qu’être « fan ». Cela nous permet aussi de multiplier les informations sur notre maison d’édition, même si les actualités sont les mêmes en substance.
En plus de ces deux outils, une page en anglais dédiée au Ramayana a été crée pour faire écho au site ramayanabook.com. Cette page est très récente mais commence à évoluer et sera très utile quand nous publierons la version anglaise du Ramayana, car 25% des gens qui viennent sur le site ramayanabook arrivent à partir de la page Facebook.

Comment animez-vous ces pages ?
Avant, on avait une communication sur Facebook assez rigide : on postait toujours les mêmes jours, et surtout de longues citations. Maintenant, je poste deux fois par semaine, mais surtout en fonction de nos actualités. Quand on n’a pas d’actualité spécifique, je poste des citations, ou des jeux ou quiz sur nos livres qui permettent de gagner de petits cadeaux. Nous organisons également des votes pour élire le livre préféré de nos fans. Enfin, nous proposons des invitations à des conférences.
Dans l’ensemble notre communication sur Facebook a beaucoup évolué pour s’adapter au ton des réseaux sociaux. Pour que Facebook soit vraiment un outil pertinent, on ne peut pas garder une ligne fixe. Il faut créer un vrai échange avec les fans et les amis. Je prends systématiquement le temps de répondre aux questions, aux commentaires élogieux et aux remerciements. Quand des personnes viennent discuter sur le tchat Facebook, je leur réponds également. Il est très important de rester proche des gens.

Quelle conséquence Facebook a-t-il sur la visibilité auprès du public ?
Facebook permet incontestablement une plus grande visibilité, les fans et les amis voient une publication, et si elle les intéresse ils basculent sur notre site internet pour obtenir plus d’informations. Cela permet également de « recruter » de nouveaux prospects dans les amis de nos amis, et d’attirer une clientèle différente de celle qui vient en boutique ou directement sur le site.

Facebook vous a-t-il permis de vous faire connaître auprès d’un public plus jeune ?
Oui, de plus en plus grâce au changement de ton dans notre communication Facebook. Maintenant, nous avons un ton plus léger et plus détendu, on poste plus de photos et de vidéos, et les animations, comme les jeux, les quiz et les votes sont plus ludiques. Mais ce sont les photos et les vidéos qui ont le plus d’impact sur notre public.

Avez-vous constaté des conséquences sur les ventes ?
C’est assez difficile de juger, car il faudrait demander systématiquement aux clients ce qui a motivé leur achat, et ce n’est pas forcément bon d’un point de vue commercial. Toutefois, avec nos clients réguliers, ou avec ceux qui se déplacent directement au bureau, cela vient parfois au cours de la discussion. On remarque alors que la plupart sont fans et/ou amis, mais cela ne déclenche pas de vente directe. Facebook est surtout un outil de visibilité.