Le vendredi 6 novembre 2015 se tenait dans nos locaux de Gennevilliers une Masterclass dédiée aux enjeux éditoriaux et stratégiques d’un magazine européen en ligne et dirigée par Katharina Kloss et Matthieu Amaré, tous deux rédacteurs en chef du magazine Café Babel.

Cette Masterclass est organisée conjointement par les masters IEC et Journalisme de l’UCP et s’inscrit dans un programme de conférences dédiées à l’innovation.

Retour sur une conférence aux saveurs européennes.

Café Babel 1Katharina Kloss et Matthieu Amaré, rédacteurs en chef pour le Café Babel

 

Après le Déluge, les hommes débutent l’édification de la tour de Babel dont le sommet devra atteindre les cieux pour rapprocher les hommes de Dieu. Dieu met fin à leur projet en brouillant leur langage avant de disperser les hommes à la surface de la Terre.

Si les membres fondateurs de Café Babel se sont inspirés de ce mythe c’est pour le prendre à contre-courant. Le Café Babel a en effet pour vocation de réunir, de discuter, de débattre de sujets et d’idées liés à l’Europe, liés à une communauté. Mais Café Babel c’est aussi un « café », un endroit où passer un moment agréable à plusieurs en parlant de sujets qui nous tiennent à cœur.

L’objectif des trois étudiants Erasmus – deux italiens et un français – qui fondent le Café Babel en 2001 était de créer une plate-forme qui deviendrait peu à peu le porte parole de toute la génération Erasmus en proposant un média multilingue. Un des points forts du Café Babel est en effet sont multilinguisme, il est aujourd’hui proposé en six langues : anglais, allemand, français, espagnol, italien et polonais.

Café Babel 2Laura, comme les autres étudiants, est à l’écoute !

 Un autre de ses points forts est sa forme : il s’agit d’un magazine participatif, autrement dit, il s’agit de journalisme amateur. Tous ceux qui se sentent concernés par l’actualité européenne peuvent participer. La rédaction met tout de même l’accent sur des idées fraîches, sur la liberté de parole, sur l’ouverture à la diversité et à la pluralité et surtout sur les thématiques au cœur des problématiques européennes. C’est pour cette raison que le Café Babel propose aujourd’hui des contenus qui échappent au radar de la presse traditionnelle.

Le magazine a monté de nombreux projets et évènements depuis sa création comme « Community Comes first », « Meet My Hood » et « Eu Too », un projet qui encourage des journalistes/reporters à se rendre dans un pays étranger, ou encore « Shake Up Europe », le dernier événement organisé qui après un échange a permis la formation d’une nouvelle équipe à Bruxelles.

C’est par ici et aussi par là pour anglophones !

 Café Babel 3La présentation a suscité de nombreuses questions

Questions et réponses à Katharina kloss et Matthieu Amaré

 

Dans les équipes locales tous les journalistes sont-ils bénévoles ?

Katharina Kloss : « Oui, mais l’idée est de faire en sorte qu’il y ait des salariés dans chaque pays. Il y a une assemblée générale par an : nous ne sommes pas les directeurs mais simplement des exécutants. Ils vont bientôt ouvrir à Bruxelles une rédaction indépendante avec un salarié à mi-temps. On doit pour cela avoir un certain nombre d’adhérents. ».

 

Pourquoi le choix de centraliser la rédaction à Paris ?

Matthieu Amaré : « Un des fondateurs était amoureux d’une française et il s’est installé ici à Paris ! Le modèle associatif français est aussi plus facile à gérer par rapport à ceux d’autres pays. »

 

Pouvez-vous nous en dire plus quant aux chiffres de visibilité de Café Babel ?

Matthieu Amaré : « Sur le total, 40 % des visites de notre site sont partagés entre les nations anglaise et française. En termes de visitoring on est entre 300.000 et 400.000 visiteurs par mois. »

 

Quel est l’avenir de Café Babel d’ici cinq ans ? Comment comptez-vous vous développer ?

Katharina Kloss : « On ne sait pas mais on espère que Café Babel va grandir. Nous souhaiterions faire sortir Café Babel du modèle associatif, des choses bougent en ce moment au niveau du terrain, au niveau des gens qui veulent s’investir auprès des équipes locales. »

Matthieu Amaré : « Il y a plusieurs pistes : peut-être créer une structure économique à côté, nous avons des idées de monétisation. Nous pensons par exemple développer l’aspect du storytelling pour lancer certains projets. Nous devons aussi produire un contenu qui est de plus en plus qualitatif. À la base nous étions partis avec une restriction éditoriale de 5.000 signes pour la publication des articles, mais peut-être que nous allons finalement abandonner ce format. Nous sommes dans une phase de questionnements existentiels. En effet, pour un média programmé en ligne, il s’agit d’un modèle très vieux et il est nécessaire aujourd’hui que nous trouvions des solutions. »

La conférence aura aussi été l’occasion de répondre à de nombreuses autres questions comme « Qu’est-ce qu’une ligne éditoriale européenne ? », « Comment fonctionne le financement d’un magazine européen fondé sur le model associatif ? », « Avez-vous le statut d’éditeur ou bien celui d’hébergeur ? », « Quelle est la différence entre les publications du site et celles du magazine ? », « La construction européenne doit-elle passer par un multilinguisme ? »…

Toute l’équipe organisatrice et l’équipe pédagogique souhaitent remercier chaleureusement Katharina Kloss et Matthieu Amaré pour leurs réponses aux nombreuses questions des étudiants et pour le temps qu’ils nous ont accordé.

 

Equipe Masterclass:

– relations presse : Jérémy Piot, Anastasiia Gulenko, Rachel Fay et Aldric Simon ;
– communication : Giulia Papotti, Clémentine Pichot, Abrar Saraifi et Leldja EL Chaïb.

 

Le Café Babel on en parle aussi ici en anglais

Ici en italien

Et ici le Café Babel essaye de parler allemand !