Pour clore son cycle de conférences de l’année 2016, le Master IEC a accueilli deux professionnelles du packaging éditorial : Séverine Charbonnel et Delphine Blétry, co-fondatrices de l’agence éditoriale et digitale Édiclic.

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Après une école de commerce et un master d’édition, Séverine Charbonnel travaille en freelance pendant deux ans avant d’intégrer le secteur primaire chez Hachette pendant une dizaine d’années. Elle rejoint ensuite le même secteur aux éditions Bordas, puis Larousse jeunesse et Larousse Cuisine pendant 4 ans où elle rencontre Delphine Blétry.

Delphine Blétry est diplômée d’HEC en management des arts et de la culture. Elle commence comme contrôleuse de gestion chez Hachette Tourisme, puis travaille pendant six ans à Londres aux sessions de droits chez Penguin House avant d’intégrer Larousse cuisine en tant que directrice éditoriale et de rencontrer Séverine Charbonnel.

Après plusieurs années dans le monde éditorial pratique et jeunesse, Séverine Charbonnel et Delphine Blétry, unies par une passion commune, décident de créer leur structure de packaging éditorial, afin de travailler sur des projets très différents, de porter des projets qui leur tiennent à cœur et stimuler leur créativité. Ouvertes à tout type de projet, Séverine Charbonnel et Delphine Blétry s’illustrent en particulier sur des projets de livres pratiques, du secteur jeunesse ou encore de livres illustrés.

Le packageur travaille pour les maisons d’édition. Un éditeur peut en effet être amené à sous-traiter certains projets faute de temps ou de compétences en interne. Le packageur peut également proposer ses propres projets à des éditeurs, toujours en demande d’idées nouvelles, car les plans éditoriaux sont de plus en plus étoffés et les équipes de plus en plus restreintes. Il faut se montrer force de proposition, être créatif, novateur, et avoir un réseau de partenaires confiants.

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L’apport de projet

L’idée peut venir après une réunion avec les éditeurs, mais elle peut également être apportée au packageur par un auteur ou un illustrateur. Quel que soit le projet, Édiclic étudie avec attention la concurrence et le positionnement du projet sur le marché. L’important est de trouver un concept novateur et rentable. Avant de commencer une démarche de prospection pour ce projet, Édiclic demande des devis à ses partenaires qui dépendent notamment de la prise en charge ou non de la fabrication par l’éditeur qui choisira le projet.

Après ce travail, Séverine Charbonnel et Delphine Blétry vont à la rencontre d’éditeurs avec un argumentaire sur le projet, une maquette, un sommaire, et pour les projets demandant une fabrication poussée, une proposition de projet clé en main. Elles essayent d’apporter des projets les plus aboutis possibles mais avec une marge de flexibilité pour que l’éditeur puisse se l’approprier et le faire correspondre à sa ligne éditoriale. Le risque de ces rendez-vous est que l’éditeur pourrait substituer au packageur son idée et s’y adonner sans lui, mais cela arrive peu. Lorsqu’un éditeur est intéressé, il faut parfois présenter le projet plus haut dans la hiérarchie, qu’il soit validé par le comité éditorial, voire le contrôleur de gestion avant de commencer la réalisation du projet. Si beaucoup d’éditeurs refusent un projet, Ediclic l’abandonne ou se recentre dessus afin de l’améliorer.

Comment se passe la rémunération ? Séverine Charbonnel et Delphine Blétry sont, pour les projets qu’elles ont apportés, directrices d’ouvrages ou de collection, et sont donc rémunérées personnellement en droits d’auteur. Les prestations offertes par Édiclic – conception du projet, traduction, relecture, suivi éditorial, recherche iconographique, mise en page – sont facturées à l’éditeur, soit en prix unitaire à l’exemplaire, si Ediclic est en charge de la fabrication, soit en prix forfaitaire si l’éditeur gère cette partie. Pour un projet apporté par Ediclic, le packageur négocie également des droits d’auteur, d’illustrateur, de photographe ainsi qu’un à-valoir.

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Lorsque le projet présenté par Ediclic est accepté par un éditeur et les contrats signés, l’entreprise doit s’occuper de la coordination éditoriale, ou prépresse. En effet, il faut constituer l’équipe éditoriale, mettre au point des chapitres types avant de commander l’ensemble du manuscrit et mettre au point un planning, mais également mettre au point la maquette intérieure et de la couverture, travailler sur des argumentaires types pour les commerciaux, et envoyer les épreuves les plus finalisées possible au client pour relecture et validation de sa part puis vérifier le traceur avec le client. Le travail de coordination est indispensable pour que le projet soit mené à bien.

Autre élément clé pour le packageur, le temps. De l’idée d’un projet à son impression, beaucoup d’étapes sont à franchir, notamment le travail en amont sur le projet qui peut prendre entre deux et quatre mois, autant de temps qui sera pris ensuite pour l’envoi du projet aux éditeurs et les présentations, puis une quinzaine de jours pour les accords sur le contrat, puis, au cœur du projet, entre deux et six mois pour la production, puis environ six semaines pour l’impression. Un seul projet peut donc s’étaler sur deux ans, mais Édiclic suit plusieurs projets à la fois, en externalisant certaines parties dudit projet, comme la mise en page et la correction, ce qui lui permet d’assurer plus facilement la trésorerie.

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La master-class s’est terminée sur quelques questions en rapport avec les projets présentés. Les élèves s’associent au master IEC pour remercier Séverine Charbonnel et Delphine Blétry de leur disponibilité pour cette conférence très enrichissante.

 

Equipes Masterclass:
Communication événementielle : Anne-Laurence Ndaptjé, Aurélien Di Sanzo, Lucile Stenger
Relations publiques : Morgane Hoang, Ophélie Beccavin, Alexandra, Domitielle Carlier