Notre série Paroles d’anciens continue avec Iris Munsch, de la promotion 2013, au parcours riche et diversifié.Capture d’écran 2016-08-22 à 19.25.24

N’ayant jamais été très scolaire jusqu’au bac, je n’avais pas d’idée bien précise de ce que je voulais faire « plus tard ». Mon objectif était de trouver un métier me permettant de voyager beaucoup, d’habiter à l’étranger. Après mon bac L option théâtre au lycée Gaston Fébus à Orthez (64), je me suis dirigée vers les langues, avec pour vague projet de travailler dans le tourisme, la traduction/interprétariat ou l’humanitaire…

La licence LEA (langues étrangères appliquées) de Pau propose un parcours plutôt tourné vers la traduction : pratique du thème et de la version en anglais et en espagnol (j’ai aussi appris en LV3 le russe), en plus bien sûr des cours faisant partie du cursus habituel de cette licence.

Je suis partie en Erasmus au premier semestre de ma troisième année à Las Palmas, sur les Îles Canaries, en Espagne. Je me sentais un peu moins à l’aise en espagnol qu’en anglais. Cette expérience à l’Universidad de Las Palmas de Gran Canaria a été absolument géniale. Comme le russe n’y était pas enseigné, j’ai choisi de commencer à apprendre l’arabe. Le cursus « langues étrangères » y était réellement tourné vers la traduction professionnelle : en grande majorité, la version technique (notices de frigo, consignes pour un médicament…). Pas très stimulant.

Je suis partie à la rentrée suivante à Whitehaven, dans le Cumbria, tout au nord de l’Angleterre. J’y suis restée une année scolaire à assister les professeurs de français dans le collège-lycée. J’ai profité de cette année de pause universitaire pour réfléchir au métier que je voulais apprendre. Je ne souhaitais pas continuer en LEA, qui ouvre plutôt la voie aux carrières dans le commerce ou le marketing. Me diriger vers la traduction me semblait peu enthousiasmant à présent. Je me suis alors tournée vers l’édition, de par ma passion pour la lecture. Je me suis inscrite au master IEC pour la rentrée 2011, en parcours stagiaire – ce que j’ai vite regretté : j’ai rapidement trouvé un stage que j’ai effectué en alternance pendant près d’un an, aux Éditions Fabert (pédagogie, parascolaire). En M2, j’ai eu la chance de trouver un apprentissage aux Éditions Casterman : la bande dessinée ! L’alternance entre les cours, le travail à la maison et le travail professionnel en entreprise, avec de nombreuses heures passées dans les transports, a été pour moi plutôt éprouvant : grande fatigue, beaucoup de stress. J’aimais cependant beaucoup les travaux de type « dossier », qui permettaient d’acquérir des connaissances par nous-mêmes. Un véritable plaisir a été la réalisation de mon mémoire, sur la littérature sud-africaine en France. J’ai absolument adoré établir moi-même mes plans de recherche, mes méthodes ; trouver des informations et les combiner pour en faire sortir des idées appuyant mes suppositions…

Après mon master, j’ai fait quelques petits boulots de freelance avant de trouver un travail à Nancy (pôle édition du CRDP de Lorraine) : je n’ai pas hésité à quitter Paris quelques temps pour acquérir une expérience autre que celle de la BD, domaine dans lequel je souhaitais continuer. J’ai ensuite travaillé six mois à l’IFRI, pour l’édition d’un trimestriel de politique étrangère. Durant cette période, j’ai été appelée par Casterman : un poste d’assistante éditoriale devait être créé, et ils pensaient à moi !

Aujourd’hui, je travaille de nouveau chez Casterman depuis bientôt un an, et c’est la situation professionnelle dont je rêvais. Je suis même en train de faire ma première « vraie » traduction professionnelle, puisqu’on m’a confié la traduction d’une bande dessinée depuis l’espagnol ! Je suis vraiment épanouie dans ce que je fais.