Il y a quelques semaines, les éditions Actes Sud ont lancé une grande campagne d’affichage dans les couloirs du métro parisien. Offrir un peu de lecture aux usagers de la RATP à l’aide des nouvelles technologies, voilà l’originalité de ces impressionnantes affiches !

Lundi matin, 8h30. Une heure de transport vous attend pour rejoindre votre entreprise. Votre livre du moment est resté sur votre table de chevet et la presse gratuite du métro est prise en otage par vos compagnons de galère. Rassurez-vous, levez les yeux, dégainez votre smartphone et rapprochez-vous de ces grandes affiches rouges et noires !

A la fin de l’année 2010, Actes Sud affiche en 4 par 3 les premières pages du nouveau livre de Lars Kepler, un des auteurs suédois publiés dans la collection Actes noirs. Les affiches avaient alors attiré l’attention de bon nombre de passionnés de livres ou de communication. Pour exemple, l’article du perspicace Nicolas Gary pour ActuaLitté.com.

Mai 2011 : de nouvelles affiches version 2.0

Depuis le début du mois de mai, Actes Sud remet ça et fait mieux !

Même format et même principe mais cette fois, l’éditeur présente trois livres (oui, parce qu’il faut bien rentabiliser !) et ajoute un flashcode donnant ainsi la possibilité aux citadins pressés de poursuivre leur lecture sans sacrifier le métro qui approche.

Il suffit alors de quelques manipulations sur un quelconque smartphone pour accéder au site internet des éditions Actes Sud. Le visiteur peut y lire une brève présentation de la collection Actes noirs et un argumentaire pour chacun des trois livres présentés. Il a surtout la possibilité de télécharger un document PDF du premier chapitre des trois ouvrages.

Voilà de quoi poursuivre agréablement (à supposer que les romans soient aussi bons que la publicité) un trajet parfois interminable !

Par ailleurs, ces affiches, en plus de faire la publicité des trois romans présentés, donnent une importante visibilité à la collection et à la maison d’édition. Le site internet des éditions Actes Sud est effectivement une belle vitrine pour l’ensemble de l’activité éditoriale.

En édition, les publicités sont rares surtout lorsque les auteurs sont peu « bankables » (Pancol, Musso et Lévy peuvent en témoigner, eux qui ont généralement le champ libre dans les couloirs du métro) mais Actes Sud frappe fort en proposant cette publicité à flashcode.

La maison d’édition, fondée en 1978 et qui avait, il y a encore une dizaine d’années, le statut d’outsider, sait désormais s’emparer des tendances et maîtrise son marketing. Il est vrai que ce marketing est facilité par les bonnes finances de la maison arlésienne (merci Stieg Larsson !) qui lui permettent d’allouer de nombreux espaces publicitaires à ses auteurs phares tels que Siri Hustvedt ou Laurent Gaudé.

Le code-barre intelligent s’impose dans la publicité

Le fameux pictogramme noir et blanc est devenu un élément incontournable du quotidien de la population urbaine. Les institutions culturelles s’en donnent d’ailleurs à cœur joie depuis quelques mois : la Pinacothèque, la Cité des Sciences ou encore les Châteaux de la Loire l’ont récemment intégré à leurs campagnes d’affichage.

La flashcode est donc clairement dans l’air du temps. Il faut dire que le procédé est ingénieux car il profite de la « captivité » de cette cible ouverte à toute distraction et attise la curiosité du passant qui va, par lui-même, se renseigner encore plus sur le produit et se connecter au site internet de la marque, qui constitue toujours une vitrine. Car ne l’oublions pas, il s’agit de publicité.

De la publicité pour des biens culturels la plupart du temps certes mais de la publicité tout de même !