Pénélope Bagieu, entre toile et planche

Pénélope Bagieu, entre toile et planche

Pénélope Bagieu, bloggeuse, dessinatrice de BD, chroniqueuse et moult autres activités farfelues opère sur toile et sur planche. Entre web et papier, la jeune femme ne cesse de séduire par sa fraîcheur et ses talents, nombreux ! Si vous n’avez jamais entendu parler de Pénélope Bagieu, il est plus que grand temps de vous renseigner sur la question. Jeune femme créative et polyvalente, elle évolue sur toile et sur planche (de BD s’entend) pour le plus grand bonheur de nos zygomatiques. Une demoiselle à aborder avec second degré et détente, surtout ! La bloggeuse « [S]a vie, [s]on oeuvre, l’univers, le reste. » Pénélope Bagieu n’est pas une intello snob : vous ne trouverez pas sur son blog des réflexions philosophiques vaseuses ou des théories politiques de comptoir. Sur un ton léger, sympa et coloré, elle nous raconte tout ce qu’il se passe dans sa vie, dessins persos à l’appui. Sur le ton humoristique du « vous n’en avez pas grand-chose à faire mais je vous raconte quand même » que laisse sous-entendre le nom de son blog, l’internaute est invité à assister aux grandes découvertes tout à fait routinières (enfin, presque, la demoiselle est tout de même amenée à fréquenter pas mal de coins plutôt chouettes) de la dessinatrice. A parcourir entre deux réunions super importantes ou sur le temps de votre pause déj’, juste parce que c’est sympa ! La dessinatrice de BD Version papier des illustrations de Pénélope Bagieu, la dessinatrice opère aussi sur les planches. Parmi ses œuvres et pour ne pas tomber dans l’exhaustivité, Cadavre exquis (publié en 2010 chez Gallimard), dont le ton n’a rien à voir avec les morceaux de...
Guy Delisle, nouveau fauve d’Angoulême 2012

Guy Delisle, nouveau fauve d’Angoulême 2012

Recevoir le Fauve d’or lors du festival de la bande dessinée d’Angoulême sonne assurément comme une véritable consécration, et propulse généralement les auteurs récompensés. Ce prix, décerné depuis 1976, est en effet le plus prestigieux de la manifestation, et il est de plus connu pour favoriser des ouvrages n’ayant pas été des grands succès publics, mais plutôt des succès critiques, plus confidentiels. Cette année, c’est l’auteur québécois Guy Delisle qui a été récompensé. Une récompense méritée Lors de cette 39e édition du Festival, et sous la présidence d’Art Spiegelman, Guy Delisle, né en 1966, s’est vu remettre la petite statuette de félin doré, pour son roman graphique Chroniques de Jérusalem, paru en novembre 2011 aux éditions Delcourt. L’auteur avait été nommé trois fois lors de précédentes éditions, sans succès jusqu’à présent. Entre carnet intime et reportage Dans ce dernier ouvrage, il raconte sa vie quotidienne en tant qu’expatrié. Une habitude chez ce voyageur-bourlingueur, qui avait déjà surpris en 2003 avec le cocasse Pyongyang, contant son séjour prolongé dans la capitale de Corée du Nord. Cette fois-ci, c’est à Jérusalem qu’il s’est installé pour près d’un an et demi, suivant sa femme venue travailler en mission humanitaire. C’est sans doute cette part autobiographique, ce goût de roman d’introspection et de carnet de voyage qui a valu à cet ouvrage d’être récompensé. Faire rire pour ouvrir sur le monde Faussement naïf, à l’humour doux amer, élaboré à partir des anecdotes de la vie quotidienne, ce livre réussi à faire partager un quotidien souvent troublé et compliqué avec une légèreté salvatrice. L’humour comme moyen de détachement et d’analyse, l’humour comme ouverture sur...
Yatuu, 20 ans, diplômée, motivée… exploitée

Yatuu, 20 ans, diplômée, motivée… exploitée

Il y a plus d’un an, une jeune fille de 22 ans, stagiaire au sein d’une agence de publicité, décide d’ouvrir un blog BD sous le pseudonyme de Yatuu. « Une de plus », dirons les blasés de ces –nombreux- sites où des illustrateurs novices publient planches et croquis inspirés de leur quotidien. Sauf qu’ici, l’angle est singulier. Car, à la différence d’une Pénélope Bagieu friande de sujets aussi engagés que le choix d’une paire de chaussures chez Zara, Yatuu décide d’emmener ses lecteurs sur un terrain plus corrosif : celui des stages. Retour sur une success-story, peu académique. Cela part d’un coup de gueule. Yatuu, après un BTS en communication visuelle, décroche un stage dans une agence de publicité. Puis un deuxième, un troisième. Bien rapidement, elle déchante. C’est lors de son cinquième stage qu’elle décide de lancer son blog, qui dépeindra son rôle de stagiaire, bien plus complexe qu’il n’y parait. Sous un trait de crayon simple et épuré, elle décrit avec ironie, mais aussi une certaine lassitude, des situations souvent véridiques : horaires à rallonge et photocopies à la pelle pour une reconnaissance proche de zéro. Le CDI, une utopie ? Car, à travers son humour et sa fausse légèreté, Yatuu touche là un point sensible des jeunes générations : l’insertion professionnelle. Ou comment trouver sa place dans un milieu difficile, où précarité rime avec banalité, et où le CDI est attendu comme le Saint-Graal. Ni autobiographique, ni totalement imaginaire, elle croque de manière quasi-universelle la réalité des jeunes diplômés : le stagiaire « plante verte », attendant désespérément qu’on lui décerne une tâche à accomplir et le stagiaire croulant...
MetaMaus d’Art Spiegelman : dans les coulisses d’un monument de la bande dessinée

MetaMaus d’Art Spiegelman : dans les coulisses d’un monument de la bande dessinée

Pourquoi l’Holocauste ? Pourquoi les souris ? Pourquoi la bande dessinée ? Voilà les questions qu’Art Spiegelman n’a cessé d’entendre sur Maus depuis sa parution en 1986. Le dessinateur new-yorkais, seul auteur de BD récompensé par le prix Pulitzer en 1992, satisfait la curiosité de ses lecteurs avec MetaMaus, un making of de son best-seller mondial. Paru en octobre 2011 aux États-Unis et le 18 janvier dernier en France, MetaMaus revient vingt-cinq ans plus tard sur la genèse et le processus de création de Maus, bande dessinée zoomorphique sur la déportation dans laquelle les Juifs sont incarnés par des souris et les nazis par des chats. Des croquis, des planches et des documents inédits illustrent la série d’entretiens qu’a accordés Art Spiegelman, entre 2006 et 2010, à son amie Hillary Chute, professeur d’anglais à l’université de Chicago. Le gros plus de MetaMaus, c’est un DVD bonus contenant l’intégrale de Maus en version numérique enrichie de pages avec des hyperliens vers des suppléments visuels, audio et vidéo : nombreux croquis et brouillons, arbres généalogiques de la famille Spiegelman (avant et après la Seconde Guerre mondiale), extraits des entretiens de l’auteur avec son père, sources documentaires sur Auschwitz, et bien d’autres. MetaMaus est aussi l’occasion pour Art Spiegelman de revenir sur son histoire familiale, sur celle de ses parents, Anja et Vladek, déportés juifs polonais survivants des camps, qui a inspiré et guidé la réalisation de Maus. Photos de famille, documents d’époque, témoignages et interviews des proches montrent à quel point Maus a été pour son auteur un moyen à la fois de faire sortir de leurs placards les lourds fantômes du passé et d’exorciser...