Epouses dévouées, femmes de poigne, maitresses sacrifiées ou simple pion d’un système qui les dépasse, « Femmes de dictateur », paru en janvier 2011 aux éditions Perrin, propose de découvrir un florilège des personnalités féminines qui vivent ou ont vécu dans l’ombre de leurs dictateurs de maris.

« Ben Ali dehors ». Le peuple scande cette phrase, comme un slogan fédérateur, lors des manifestations dans différentes villes de Tunisie en janvier dernier. C’est pourtant Leila Trabelsi, femme du président déchu peu de temps après, qui rafle la mise dans la catégorie « personnalité la plus détestée de Tunisie ».

Accusée de main mise sur la vie économique du pays, et d’en faire bénéficier tous les membres de son « clan » parfois comparé à un système familial mafieux, la première dame de Tunisie démontre son intérêt pour l’argent jusqu’à ses derniers instants sur le territoire : elle aurait dérobé près de 1,5 tonnes d’or avant de quitter le territoire.

C’est dans ce contexte polémique que sort « Femmes de dictateur », ouvrage signé Diane Ducret, brossant le portrait de celles qui ont partagé les vies des plus grands dictateurs du siècle : Lénine, Mussolini, Staline, Hitler, Salazar, Mao, Ceausescu, Bokassa, Milosevic.

Parmi ces femmes de l’ombre, l’on retrouve plusieurs catégories. Il y celles qui prennent part au règne de leur époux, investissant la vie politique du pays et profitant des largesses que leur accorde ce statut à l’image de Grace Mugabe ou Simone Gbagbo : lorsque l’une trafique des diamants, l’autre appelle au meurtre des partisans de l’opposition.

Adieu femme soumise, bonjour épouse moderne

Depuis les années 1980, Diane Ducret constate un changement radical : alors qu’avant celles qui partageaient la vie d’Adolf Hitler et Benito Mussolini étaient des femmes effacées, les premières dames modernes s’affirment : elles sont puissantes et impliquées dans les affaires du pays.

L’on assiste à une véritable transformation de la femme au foyer en « mafieuse » sans scrupule ; la Chinoise Jiang Qing, l’Argentine Eva Peron et la Roumaine Elena Ceausescu en font partie. « Femmes d’origine très modeste, souvent sans éducation, pas du tout des femmes de bonne famille, (…) elles vont toujours alors essayer d’acquérir une légitimité » selon l’auteure. D’autres ne s’intéressent qu’au pouvoir et à l’argent, à l’image de Madame Milosevic, décrite comme « le chef de mafia le plus puissant de toute la Yougoslavie » de l’époque.

Diane Ducret conte le destin de ces femmes qui ont partagé la vie des despotes du XXe siècle, et met en lumière le rôle de ces maitresses et épouses dans l’Histoire. Qu’elles s’appellent Nadia, Clara, Magda, Jiang Qing, Elena, Catherine, Mira, les compagnes des dictateurs ont toutes succombé au puissant aphrodisiaque qu’est le pouvoir, et partagé avec leurs hommes des histoires d’amour au dénouement souvent tragique.

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