Mar 27, 2011 | Non classé |
En 2006, la bibliothèque nationale de France organisait une exposition sur les brouillons d’écrivains. Aujourd’hui en 2011, celle-ci est toujours visible grâce à la rubrique « expositions virtuelles » du site internet. Prenons le temps de revenir sur un sujet qui n’a rien perdu de son actualité. Interrogé par Jean-Claude Carrière pour savoir ce qu’il écrivait encore à la main, Umberto Ecco, répond : « Mes notes pour ma secrétaire. Mais pas seulement. Je débute toujours un nouveau livre par des notes écrites. Je fais des croquis, des diagrammes qui ne sont pas faciles à réaliser avec l’ordinateur ». Ainsi, avec les nouvelles technologies, le brouillon d’écrivain ne disparaîtrait pas, il changerait simplement de visage. Mais qu’appelle-t-on brouillon ? Est-il synonyme de manuscrit ? Différentes versions d’un même texte enregistré sur un ordinateur sont-elles considérées comme des brouillons ? Si nous regardons l’origine du mot, nous tombons sur le mot germanique « brod » qui a donné le nom « brouet » ; le « bouillon » a donc quelque chose à voir avec le « brouillon ». Oui, nous pouvons dire que le brouillon est le témoin d’un bouillonnement de la pensée, mais n’allons pas plus loin du côté de l’étymologie de crainte de nous embrouiller à notre tour ! Il est plus intéressant de constater que le mot est apparu comme tel au XVIe siècle, au moment de l’invention de l’imprimerie par Gutenberg. De fait, le brouillon s’est trouvé rangé du côté du manuscrit : il est ce qui n’est pas encore imprimé, ce qui peut encore changer. Désormais, pourquoi garder un brouillon, si l’œuvre est imprimée ? Et bien, c’est au XVIIIe siècle, où la conscience d’auteur émerge, que des auteurs comme Rousseau ont le souci...
Mar 18, 2011 | Culture, Edition, Non classé |
La Résidence d’artiste est un phénomène international en expansion constante depuis déjà une trentaine d’années. Il s’agit de l’installation temporaire d’un artiste invité à déplacer son lieu de création et à continuer sa démarche en affrontant les contraintes d’un site qui n’est pas nécessairement spécifique au « monde de l’Art ». Mais quelles sont les nouvelles perspectives de travail et les avantages que présentent ces Résidences, surtout pour les écrivains ? Hanta Leroux, Conseillère Pédagogique en charge du suivi d’une action culturelle expérimentale sur le territoire de la Communauté de Communes du Neubourg (Eure), nous en dit un peu plus sur les particularités de ce type de projet original. Quels sont les enjeux d’une Résidence d’Ecrivain ? L’écrivain en Résidence a le beau geste d’accepter de se « fragiliser » en acceptant de mettre en œuvre la continuité de sa démarche tout en se séparant de ses conditions habituelles de travail. Le concept est simple : il lui est principalement demandé de poursuivre sa création, et le site d’accueil de la Résidence organise des circonstances de rencontres, de découvertes, et des moments d’échange avec le public. Il s’agit avant tout de ne pas instrumentaliser l’art, ni d’y participer comme s’il était question d’une animation socio-culturelle ou d’un alibi éducatif, mais d’en être le témoin, alors qu’il se fabrique et qu’il est en question à côté de soi. Comment travaille un écrivain en Résidence ? L’auteur est d’abord choisi parmi un panel de candidatures susceptibles de satisfaire au projet. D’ailleurs nous supposons d’emblée que c’est une personne connaissant déjà le fonctionnement d’une Résidence. Après la première prise de contact, nous organisons des réunions avec l’auteur pour mettre...