Avr 27, 2011 | Culture, Edition |
Depuis le 22 mars dernier, jusqu’au 3 juillet 2011, la BNF met Gallimard à l’honneur, à l’occasion du centenaire de la prestigieuse maison d’édition. À l’heure chaotique des bouleversements vécus par la chaine du livre, il est bon de constater que, quoi qu’il advienne, certains savent encore faire des livres, et des bons. Cette rétrospective ne manque pas d’éclairer la célèbre remarque de Paul Claudel à André Gide : « Toute la question est de savoir si une entreprise commerciale peut vivre en n’éditant que des ouvrages excellents de forme et de fond… ». La réponse est assurément positive ! D’une manière très didactique, cette exposition revient tout d’abord sur l’histoire littéraire et intellectuelle de la maison. Deux ans après la création de la Nouvelle revue Française (NRF), la maison d’édition Gallimard est fondée le 31 mai 1911 par Gaston Gallimard, André Gide et Jean Schlumberger, qui, chacun, investissent trois mille francs dans cette entreprise. Depuis cette genèse jusqu’à l’ère des actuels projets éditoriaux numériques, les dessous de cette maison, restée jusque là bien secrète, sont présentés au public. Outre les différentes étapes évolutives de la maison, on nous donne à voir et à comprendre ici des périodes complexes, comme celle de la deuxième guerre mondiale, pendant laquelle l’activité et la création littéraire furent mises en danger. Évidemment, il est aussi question ici de création. La première salle de l’exposition se concentre ainsi sur les manuscrits et les portraits des auteurs estampillés Gallimard, comme André Gide, Paul Claudel ou Marcel Proust, jusqu’aux contemporains tels que Daniel Pennac (on découvre même un manuscrit inédit de son prochain roman) ou Jonathan Littell en passant par...