A gauche comme à droite, les politiques se sont prêtés activement à l’exercice de la campagne numérique. Même les partis les plus modestes ont appris à composer avec internet et les réseaux sociaux…

Le succès d’Obama dans toutes les mémoires

C’est que la campagne de 2007 de l’actuel président des Etats-Unis : Barack Obama, est restée dans toutes les mémoires. L’ancien professeur de Droit et ses équipes de campagne de l’époque, décident pour préparer les élections, d’utiliser les réseaux sociaux. Facebook, Twitter (Twitter n’était qu’à un niveau de popularité balbutiant) seront quelques uns des outils de communication d’une campagne baptisée :« Yes we can ».

Grâce à Twitter notamment, le camp démocrate parvient à relayer des messages jusqu’aux écrans d’électeurs au départ indécis. Modernes, ces réseaux sociaux parlent notamment à un jeune éléctorat, pourtant désenchanté politiquement par les deux mandats successifs de George W. Bush.

On voit à la fin de la campagne, le camp républicain concéder : la base de données d’électeurs potentiels était bien plus importante du côté des vainqueurs de l’élection…

Moins coûteux que des outils de communications traditionnels, plus efficaces aussi (Le tract ne représente qu’une potentialité d’un vote sur dix mille), les réseaux sociaux sont devenus les symboles d’outils particulièrement viraux et modernes à la fois. Les bases d’électeurs potentiels que ces réseaux sociaux représentent, sont une donnée non négligeable en temps de campagne. Nos candidats pendant la dernière campagne présidentielle l’ont bien compris…

 

La bataille Twitter a bien eu lieu

 

Si Nicolas Sarkozy a pris le temps de se laisser convaincre du bénéfice du tweet, c’est rapidement ensuite, que son compte s’est hissé en seconde position des comptes de candidats, grâce à son nombre de followers. C’était juste derrière le très actif et nouveau président : François Hollande (plus de 300 000 followers en Mai 2012).

Mais cette bataille d’un nouveau genre, aurait aussi entraîné dit-on (source site http://www.gqmagazine.fr/ le recrutement de faux profils…

Pour défendre son compte Twitter dans les règles de l’art, chaque camp s’est illustré d’un style caractéristique : le nouveau président Hollande écrivait (faisait écrire) très régulièrement. Il était de loin le plus actif des candidats.

Pas un meeting, pas un rendez-vous de la campagne n’étaient relayés sur le réseau. Ce dernier permettait aussi au candidat socialiste, d’insister sur un des points de son programme, ou de réagir instantanément à une nouvelle critique émise notamment par le candidat Nicolas Sarkozy.

Le président sortant, quant à lui, a pu défendre sa politique via son compte propre bien sûr, mais aussi grâce à ceux de Nadine Morano ou de Jean François Copé notamment. La député et le président de l’UMP n’ont cessé en effet de défendre, de contre-attaquer, d’accuser sans relâche ceux qui viendraient faire barrage à la propagation des messages du candidat.

Jean Luc Mélenchon pour sa part, ne souhaitait pas voir ses idées politiques réduites au nombre de 140 signes. Préférant lui aussi déléguer la tâche des tweets à des community-managers, ces derniers sont restés fidèles au style et à la gouaille du candidat du front de gauche. Leurs messages ont ainsi pu a être relayé massivement sur la Toile et ce à plusieurs reprises.

 

L’équipe de Marine Le Pen, a surtout préféré miser sur les forums et notamment ceux d’un site plébiscité par les jeunes : http://www.jeuxvideos.com. Une « stratégie » qui semblait coller d’avantage avec la réputation marginale du parti.

L’ultime symbole de ce nouvel enjeu politique fut des cellules de Twittos actifs, immortalisés par plusieurs caméras de télévision. Il faut imaginer des pléiades de « fidèles » politiques (souvent jeunes) , réunies dans des open-space et entièrement dédiées à l’exercice de l’attaque ou de la contre attaque du parti adverse ( avant, pendant et après les débats) sur le réseau. Une image déjà bien connue des campagnes américaines, qui ont donné naissance à ce modèle.

De nouvelles communications à inventer

La pratique des réseaux sociaux intégrée, les candidats devront certainement regorger d’idées supplémentaires pour promouvoir leurs idées politiques. Si la web-serie tout à la gloire de candidat (Jean Luc Mélenchon), ou l’exercice du Dataviz (publier des courbes de résultats attaquant le bilan du candidat visé) sont désormais des pratiques bien rôdés pour les campagnes, internet peut ne pas échapper, comme d’autres médias avant lui, à un effet d’usure. Il reste donc certainement bien des modèles à inventer pour augmenter la probabilité de transformer autant de « likes » en voies dans les urnes.