Madame Bonheur, personnage emblématique de cette tendance nostalgique.

Oui-Oui, Petit Ours Brun, Hello Kitty… Parents et enfants connaissent tous le nom de ces personnages. Les éditeurs aussi mais ils leur préfèrent le terme générique de « licences transgénérationnelles ». Comme si un même parfum de nostalgie planait au-dessus de ces différents noms…

Les chiffres 2010 de l’institut Ipsos révèlent que les licences classiques défient plus que jamais les phénomènes de mode. Particulièrement les Monsieur Madame, qui s’apprêtent à fêter leurs quarante ans et qui se sont vendus en France à plus de 1 600 000 exemplaires en 2010… Du haut de leurs 34, 35 et 61 ans respectifs, Hello Kitty, Petit Ours Brun et Oui-Oui font également pâlir de jalousie la jeune génération de licences !

Des « valeurs sûres »
« Les parents vont au plus simple : ils se tournent vers les personnages qui ont marqué leur enfance. Et les présentoirs sur lesquels sont notamment disposés les livres des Monsieur Madame ou de Petit Ours Brun sont là pour leur rendre la tâche encore plus facile », explique Joffrey Metz, libraire à la FNAC de Cergy. D’autant qu’en dix ans, le nombre de titres destinés aux enfants a augmenté de près de 50 %.

Mais pour Christine Martin, chef de projets au département des licences d’Hachette Jeunesse Image, l’argument de vente des licences transgénérationnelles est aussi qualitatif. « Effet de la crise ou pas, on observe aujourd’hui un repli sur les valeurs sûres. Les mamans ont tendance à préférer Oui-Oui – qui les a initiées à la lecture – à la dernière star des cours de récréation ».

Un créneau porteur
Tout en continuant à développer ces licences pérennes, les éditeurs s’intéressent à la remise au goût du jour de certains personnages. Castermann et Hemma misent ainsi sur les futures séries d’animation 3D qui devraient dynamiser l’image de Martine et de Maya l’abeille. Pendant ce temps, Hachette suit de près les aventures de Badou, le petit fils de Babar, diffusées sur TF1 depuis le mois d’octobre. Et si les prochains palmarès des licences s’apparentaient à de véritables combats de vétérans ?

Les tendances décryptées par l’agence Kazachok, spécialiste en licensing : http://www.selfimage.fr/blog/2010/03/31/kazachok-et-ces-heros-que-les-industries-se-disputent/