La « Génération Y » est l’objet de beaucoup d’études de grands (et parfois vieux) chercheurs, sociologues et autres psychanalystes. Cette génération de « Digital Natives » qui vit avec un Smartphone greffé aux mains et aux oreilles, est souvent taxée d’individualisme. Pourtant les interactions entre individus n’ont jamais été aussi nombreuses.

Pour commencer, parlons peu parlons bien : la « Génération Y » qu’est-ce donc ? Si un article lui est consacré sur Wikipédia c’est que ça doit être quelque chose d’important. Donc : font partie de la Génération Y tous les jeunes qui ont entre 18 et 30 ans en 2013. Mais ce qui caractérise surtout cette génération c’est son « hyperconnection ». Le monde 2.0 n’a pas de secret pour ces « Digital Natives ». Et cet univers virtuel dans lequel cette génération évolue, effraye ceux qui en sont exclus et qui pensent que les nouveaux adultes ont remplacé leurs amis par leurs ordinateurs, tablettes et Smartphones.

Les nouvelles technologies détournent-elles les étudiants de leur travail ? 

Il semblerait que les étudiants passent aujourd’hui plus de temps sur leurs téléphones et ordinateurs qu’à prendre leurs cours et s’ouvrir aux autres. Et pourtant, Internet n’est plus le diable qui détourne l’étudiant de ses obligations d’élève. Car la « Génération Y » sait comment exploiter au mieux les avantages de ce formidable outil pour travailler avec ses camarades.

Depuis 2008-2010 les astres se sont rassemblés pour que les 18-30 ans travaillent en collaboration avec leurs pairs. Tout se partage via le web. Oubliés les brainstormings à la bibliothèque qui se transforme souvent en salon de thé. Aujourd’hui, les étudiants travaillent en groupe mais chacun de leur côté car il est très compliqué de trouver un créneau horaire et un lieu qui conviendraient à chacun. Le fruit de leur labeur est ensuite partagé avec les autres membres du groupe via mail. Mais mieux encore, le groupeGénération Y_Smartphone peut travailler ensemble à distance via des plateformes comme Google Drive où chacun agrémente un document commun en simultané.

Et si cela ne suffit pas, il est aussi possible de travailler via Skype et de partager les fichiers via Dropbox. Tous ces outils de travail groupé n’ont donc pas sonné la mort de l’interaction. Bien au contraire ils sont de vrais soutiens pour les travaux de groupe. 

Le jeune est également joignable partout tout le temps grâce à son Smartphone où il reçoit bien sûr des appels (un peu désuet …), des sms mais aussi des mails, des messages Facebook, des messages « What’s up »… Il ne peut donc pas échapper aux sollicitations de ses camarades. 

Une génération « phénomènes éphémères ».

Avoir entre 18 et 30 ans aujourd’hui c’est partager avec ses pairs une série de références (pas toujours très intellectuelles) qui permettent de s’identifier entre spécimens de cette génération.

YouTube est LA plateforme de partage par excellence. On y trouve de tout et surtout du n’importe quoi, venu des 4 coins du globe. Les plus gros buzz de la planète 2.0 se forment sur YouTube, le nombre de vues sur une vidéo étant désormais un indicateur de « qualité ».

Après le « Gamgam Style » dont il fallait absolument maitriser les pas dans les soirées, le nouveau phénomène du moment c’est le « Harlem Shake ». Pour ceux qui vivent sur une autre planète voici le concept : Un « Harlem» Shake » est une vidéo présentant un groupe de personnes, souvent vêtues de costumes, dansant de manière loufoque sur le morceau Harlem Shake du compositeur de musique électronique Baauer. Chacun y va de sa vidéo faite à la maison avec les copains. Et même les partis politique s’y mettent.

Mais la « Génération Y » ne cherche pas seulement à se faire remarquer, elle a aussi besoin de partager ses émotions. Par exemple : au lieu de se dire tout seul dans son coin que Christine Boutin en a fait un peu trop après avoir reçu du gaz lacrymogène lors de la manifestation anti-« mariage pour tous » le dimanche 24 mars, le jeune va créer un Tumblr #jouelacommeboutin que chacun pourra alimenter de ses propres mises en scène. C’est ainsi que les « Digital Native » ne reçoivent plus l’information brute mais expriment leur détachement vis-à-vis de la politique, des médias …en utilisant les moyens technologiques à leur disposition.

Enfin, en dehors de la culture musicale et politique, la « Génération Y » partage des codes bien spécifiques. Si demain on répond «Nan mais allo quoi ! » à sa mamie qui propose des choux de Bruxelles à déjeuner, il y a des chances pour qu’elle reste perplexe devant cette petite touche d’humour. 

L’individualiste ne vit que pour ses réseaux sociaux : paradoxal ?

La « Génération Y » est aussi la génération de la naissance des réseaux sociaux. Il semblerait que le besoin de communiquer et partager se soit démultiplié au fil des ans. Il est aujourd’hui normal de « raconter sa vie » sur les réseaux sociaux. On y partage les photos de soirées, de voyages, on  « se check » en direct à un endroit (expos, parcs d’attractions, aérogénération y_réseaux sociauxports) ect… La « Génération Y » ne peut quand même pas garder secrète la vie trépidante qui est la sienne !

Le revers de la médaille est que ces réseaux et Facebook, en particulier, font parfois offices de journaux intimes. Et trop de partage tue le partage.

Pour conclure cette liste non exhaustive et surtout incomplète d’exemples, on peut dire que la « Génération Y » n’est pas individualiste, bien au contraire. Les jeunes sont aujourd’hui tellement connectés entre eux qu’il leur est quasiment impossible de se couper les uns des autres. Et d’ailleurs rompre son réseau relationnel, c’est signer sa mort sociale.