C’est le 1er avril 2012 que la loi sur l’augmentation de la TVA, qui passe de 5,5% à 7%, est entrée en vigueur. Cette mesure, contestée par la profession, et notamment par les éditeurs indépendants qui ont récemment adressé une lettre ouverte aux candidats de la présidentielle, fait partie du plan de rigueur du Premier ministre François Fillon.

Le Premier ministre  a décidé en novembre 2011 de la hausse de la TVA pour les produits considérés comme n’étant pas de « première nécessité », portant le taux réduit de 5,5% à 7 % pour les livres. Cette mesure, appliquée à l’industrie du livre, doit rapporter environ 60 millions d’euros à l’État.

D’abord fixée au 1er janvier 2012, les opposants à cette hausse étaient parvenus à un report de trois mois avant la mise en application de la loi afin de laisser le temps aux libraires de se préparer. Malgré ce délai, la profession est inquiète pour son futur.

L’effet le plus visible pour nous lecteurs : une (faible) augmentation des prix

Les lecteurs ne devraient pas ressentir cette hausse de TVA car l’augmentation des prix est faible. Les prix des livres papiers n’augmentent que de quelques centimes, entre 20 et 30 centimes d’augmentation.

Une mesure redoutée par les libraires

Les libraires, qui sont en proie à des difficultés notamment à cause de la progression des ventes de livres en ligne, redoutent cette hausse de la TVA qu’ils perçoivent comme un coup de massue supplémentaire malvenu. Les principales craintes des libraires sont de voir leurs taux de rentabilité et leurs marges diminués. Ces deux arguments ont récemment été remis en cause dans un article publié dans l’hebdomadaire Livre Hebdo. En effet, certains libraires verraient leurs marges augmentées. C’est le cas de la librairie brestoise Dialogues qui a simulé une augmentation sur ses stocks et qui verrait sa marge revaloriser de 0,6% par rapport à sa marge actuelle.

Mais il y a aussi des libraires qui ont peur d’être encore un peu plus fragilisés. Les craintes émanent surtout des « petits » libraires indépendants qui ne savent pas s’ils pourront survivre. Leur rentabilité financière étant déjà très faible, une éventuelle baisse des ventes pourrait être fatale. À terme, c’est la multiplication des fermetures de librairies qui est redoutée.

Le cas du livre numérique

On ne pourra plus reprocher au livre numérique d’avoir une TVA trop élevée car le livre numérique voit sa TVA baissée. Elle passe de 19,6% à 7%, baisse qui satisfait les éditeurs mais sûrement pas les libraires. Pour compenser la hausse de la TVA sur le livre papier le gouvernement avait décidé d’un alignement de la TVA du livre numérique. C’est peut-être une chance pour faire décoller les ventes qui sont à la peine en France, le livre numérique représente moins de 2% du marché du livre en France. Gallimard avait d’ailleurs anticipé l’application de la loi en faisant profiter dès le mois de décembre de la TVA réduite à ses lecteurs.