YES, this is a BLURB!

 

   

Autrefois réservé au marché du livre américain, le ‘blurb’ s’immisce peu à peu sur les couvertures des nouveautés littéraires françaises. 

 

   

   

   

   

   

   

Qu’est-ce que le ‘blurb’?  

Le ‘blurb’ est une phrase élogieuse d’un écrivain célèbre, un ‘blurbeur’, inscrite la plupart du temps sur le bandeau d’un livre d’un auteur peu connu. Le ‘blurb’ est ainsi un atout marketing efficace, utilisant la notoriété d’un auteur pour booster les ventes d’un ouvrage, qui, sans ce coup de pouce, aurait du mal à se faire connaitre du grand public. 

Des Etats-Unis vers la France 

En France toutefois, le livre reste un objet sacré et les ajouts marketing sont encore mal acceptés par des lecteurs soucieux de préserver l’intégrité littéraire du livre. Le ‘blurb’ dans les librairies françaises est encore discret et épisodique. Alors que les éditeurs français préfèrent le bandeau, facile à retirer dès l’achat, les éditeurs américains quant à eux n’hésitent pas apposer de véritables slogans publicitaires sur les ouvrages, le ‘blurb’ est même parfois directement imprimés sur le livre, le plus souvent en quatrième de couverture.

Origines

 En anglais, le mot ‘blurb’ signifie « descriptif promotionnel » mais aussi « baratin ». Il est apparu en 1907, quand la nouvelle, « Are You a Bromide »? , de l’humoriste Frank Gelett Burgess fut présentée en édition limitée au diner annuel d’une organisation syndicale professionnelle. Le but était de faire la promotion de l’ouvrage avec la photo d’une jeune femme aguicheuse prénommée Miss Belinda Blurb sur chaque livre. Sur la première page du roman, le futur lecteur pouvait ainsi lire « YES, this is a BLURB! ». Depuis ce jour, ‘blurb’ désigne une citation élogieuse imprimée directement sur l’ouvrage ou sur un bandeau.

Copinage

 Il va de soit que le ‘blurb’ est déterminant dans la démarche d’achat du lecteur. Les écrivains connus deviennent alors de véritables prescripteurs et leurs ‘blurbs’ représentent un enjeu économique d’envergue pour les maisons d’édition. Pour les convaincre de ‘blurber’, les éditeurs n’hésitent pas à leur envoyer l’ouvrage à promouvoir et à leur demander une petite phrase d’éloge. La plupart de ces auteurs influents sont en fait des auteurs de la maison d’édition en question et le copinage facilite la participation des plus connus à la promotion des écrivains qui le sont moins.

Bien que ces prescripteurs affirment unanimement ne recevoir aucun argent pour un ‘blurb’, on se doute qu’il est surtout question de soutenir un confrère qui travaille pour la même maison et de garder des liens privilégiés avec celle-ci. Le fameux bandeau rouge devient alors un espace publicitaire à part entière et un outil privilégié pour les relations entre auteurs et éditeurs.