Le 12 janvier 2010, Marc Tessier a remis son rapport sur la numérisation du patrimoine écrit à Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture et de la Communication.

Un rapport aux multiples enjeux :

Le rapport entend répondre à plusieurs urgences. Tout d’abord, il s’agissait de trouver des solutions face à la polémique née de l’éventuelle collaboration entre la BNF et Google, pour la numérisation des livres. Pour Fréderic Mitterand, il convient de « prendre à bras le corps le grand défi que constitue, pour nos sociétés contemporaines et pour leurs cultures, la révolution numérique » et surtout de favoriser « l’accessibilité pour tous au patrimoine écrit », insiste Marc Tessier. Par ailleurs, l’accent est mis sur la volonté de rendre plus visible le patrimoine écrit français, face à la domination de l’anglais, et sur la nécessité d’éviter les problèmes connus par le secteur musical avec le piratage. Alors, la création d’une plateforme mixte publique-privée, rassemblant la BNF, les grandes bibliothèques et les éditeurs, semble être la solution la plus adaptée pour rendre les ouvrages écrits français consultables par les internautes du monde entier.

 Plusieurs pistes d’action :

Le rapport propose trois pistes d’action, qui ne s’excluent pas les unes des autres :

– Améliorer  Gallica, bibliothèque numérique de la BNF.

– Dynamiser  l’impulsion européenne, en sollicitant les autres bibliothèques d’Europe et en renforçant Europeana, outil de mise en commun et de consultation des ressources numériques des bibliothèques nationales des 27 Etats membres de l’U.E.

– Ne pas exclure Google, acteur majeur de la numérisation du patrimoine écrit.

Googlisera, googlisera pas ?

Le rapport Tessier n’est pas sans ignorer la place occupée par le géant du web dans la numérisation du patrimoine écrit, au niveau mondial. Mais les procédés utilisés par cet opérateur privé laissent parfois à désirer, notamment au niveau de la durée des clauses d’exclusivité commerciale.

Alors, faut-il pactiser avec Google ? L’heure est aux négociations, le ministère souhaite « une autre forme de partenariat, fondé sur l’échange équilibré de fichiers numérisés, sans clause d’exclusivité », dixit Marc Tessier. Partenaires privés et publics, ainsi liés, resteraient libres de disposer des fichiers. Mais tout ceci n’est qu’hypothèse puisque les responsables de Google France n’ont, pour l’instant, pas souhaité s’exprimer.

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