Photo de Dorothée PiatekEcrire est sa passion, elle en a fait son métier. Dorothée Piatek écrit pour la jeunesse et jongle entre son rôle de mère de famille et sa vie d’auteur. Focus sur un emploi du temps pas comme les autres.

Ce qu’il faut savoir, quand on est auteur, c’est que lorsque l’écriture ‘’ne vient pas’’ ou que le travail est achevé, certaines semaines sont creuses, et d’autres extrêmement chargées. Dorothée affirme : « L’écriture et l’inspiration sont une affaire de passion. Cette dernière pousse à travailler de longues heures, parfois même la nuit, et cela sept jours sur sept. Quand je suis plongée dans un projet, ma vie tourne autour de lui et un rythme orchestré m’est impossible ».

Travailler dans la sérénité

En semaine, Dorothée travaille peu aux premières heures de la journée. Elle considère que le matin n’est pas propice à l’écriture. Elle se lève donc assez tard et elle s’affaire autour de son bureau car elle ne supporte pas de travailler dans la poussière et les papiers inutiles. Ensuite elle lit ses nombreux mails pour répondre aux écoles et aux illustrateurs avec qui elle travaille, pour accepter ou non des invitations à des salons, pour contacter ses éditeurs afin de suivre l’avancée d’un projet en cours ou encore pour organiser son planning de déplacements (des réservations de trains, par exemple)… Il lui arrive même quelquefois de recevoir un journaliste, de répondre à des interviews mais aussi aux étudiants qui lui écrivent afin d’avoir des compléments d’informations pour la rédaction de leur mémoire ou leurs oraux de fin d’études à l’IUFM.

« Généralement, la matinée me sert à évincer tout ce qui est une surcharge. Ainsi, une fois le vide fait, je peux penser ‘’livre’’ et envisager d’écrire. Il faut que la maison soit en ordre, sinon, cela me parasite. C’est étrange, mais c’est ainsi. »

Une mise au point nécessaire sur les projets

C’est vers midi et demi que Dorothée s’arrête pour être avec ses enfants quand ils rentrent déjeuner. Elle reprend vers 13h30 et se remet rapidement au travail : soit pour ouvrir le fichier correspondant au texte en cours, soit pour retoucher la maquette d’un album sur laquelle elle travaille. Elle l’avance et l’améliore si besoin est, avec un peu de recul pour mieux voir ses erreurs et « repartir avec un esprit frais ».

Si elle n’a pas de maquette de mise en page en cours, elle se penche sur le texte :

« J’effectue beaucoup de recherches sur Internet, je lis des documents en relation avec le thème que je traite et je corrige mon travail. Je poursuis l’écriture en fonction de mon ‘’état’’ du moment. Parfois les idées fusent, parfois non. Je ne me force pas. Si certains jours, rien ne vient, alors j’occupe ma journée à autre chose. Je peux, dans ce cas, passer du temps autour d’un atelier en cours avec une classe, réorganiser mon blog, le mettre à jour… »

S’aménager du temps pour soi

L’après-midi, elle s’octroie des pauses régulières. Faire un tour dans le jardin, aller chercher le pain, mettre une machine en route ou téléphoner…

« Des instants ordinaires de la vie de tous les jours qui me permettent d’aérer mon cerveau. L’écriture fatigue. La concentration étant forte, il faut de temps en temps reposer ses yeux et son esprit ».

La plage horaire qu’elle déteste le plus se situe entre 17 et 19 heures. A cheval entre l’heure du repas, les devoirs des enfants et le moment où la ville devient silencieuse, cette période ne lui convient pas. Elle en profite alors pour faire d’autres tâches ménagères.

Le temps de l’écriture…

Vers 20 heures, une fois les enfants occupés ou mis au lit, Dorothée reprend ou, plus exactement, démarre réellement sa vie d’auteur :

« C’est à ce moment-là que la passion débordante de l’écriture réapparaît. Une fois le soleil couché, dans la semi-pénombre, je me sens ‘’partir’’ pour un temps de réflexion productif. Je peux rester assise à mon bureau jusqu’à 2 ou 3 heures du matin. L’écriture, dans ce cas, est fluide. Je pars avec mes personnages, j’entre dans leur vie. Je me sens portée par eux. C’est assez inexplicable… »

Puis très tard, elle finit par aller se coucher, sauf si, le lendemain, elle doit prendre un train ou un avion pour se rendre en intervention dans une école.

Une fin de semaine dédiée à la famille

Le week-end, Dorothée travaille moins, surtout le samedi. Elle se réserve du temps pour se promener avec les enfants, partir en visite, recevoir des amis mais aussi cuisiner de bons petits plats. Néanmoins, le dimanche, elle se remet à l’écriture.

« Je m’arrange pour ne pas léser ma famille, ni lui imposer mon rythme décalé. Je reste malgré tout une maman-ordinateur, qui passe le plus clair de son temps à taper sur le clavier. Mais mon bureau est toujours ouvert et placé au centre de la maison. Ainsi, j’entends et vois ce qui se passe. Je reste accessible à tout moment et je peux répondre aux demandes des membres de ma famille sur-le-champ. Souvent, on me demande comment je fais pour tout gérer. Ma seule réponse : « Je suis une maman couteau-suisse ! ». Mais j’avoue qu’il m’arrive de flancher, en général une fois par an. Et là, il n’y a plus personne durant une à deux semaines… »

Un métier exigeant quelques éloignements

Malgré cette semaine dite ‘’type’’, Dorothée entrecoupe fréquemment son planning de déplacements. Abandonnant sa tribu avec le linge prêt et le frigo bien garni, elle traverse la France à la rencontre d’autres enfants dans les écoles.

« Ces moments de partage sont importants pour moi, mais j’évite au maximum de me déplacer le week-end. Les salons, par exemple, qui ont lieu le samedi et le dimanche, m’obligent à sacrifier des week-ends en famille. Je les évite donc. »

Après être partie une semaine entière et enfin de retour au bercail, elle reste trois ou quatre jours sans travailler : « Je suis présente pour les miens à cent pour cent, je me réapproprie ma maison et je me repose, en vivant paisiblement pour récupérer un peu ».

Un agenda de ministre bien géré

Etre à la fois maman et auteur demande d’être très organisée. Dorothée note tout sur son agenda qui est établi plusieurs mois à l’avance. Et un calendrier est affiché au mur avec les dates auxquelles elle sera absente afin de toujours tenir sa famille informée de ses déplacements réguliers.

« J’avoue que les choses sont plus simples depuis que mes enfants ont grandi. Il m’est déjà arrivé de faire un aller-retour depuis le Sud de la France dans une même journée, simplement pour pouvoir embrasser mon plus jeune fils le soir avant qu’il dorme. Ces périodes-là furent très fatigantes. »

Aujourd’hui, Dorothée s’organise plus simplement, toujours en prenant soin de ne pas perturber sa famille : assurer son bien-être et en profiter un maximum sont ses priorités. « En dehors de cela, l’écriture occupe presque tout mon temps et m’accapare, pour mon plus grand plaisir, je l’avoue… »

Son blog : dorotheepiatek.over-blog.com

Son site officiel : www.dorotheepiatek.com