En dépit de sa notoriété, le Salon du livre de Paris qui se tiendra du vendredi 18 au lundi 23 mars 2011 ne fait pas l’unanimité dans le monde de l’édition. Lieu de bataille entre les éditeurs et Reed Exposition, société organisatrice de l’évènement, ces déboires entachent progressivement l’image de ce salon grand public.

Aujourd’hui situé à la Porte de Versailles, il était question cette année d’un retour au Grand Palais. De nombreux éditeurs étaient favorables à ce déplacement pour son côté plus intimiste afin de faire du Salon du livre de Paris un évènement littéraire plutôt qu’un « supermarché du livre ».

Mais la décision a été prise, il restera Porte de Versailles que les professionnels de l’édition soient d’accord ou non.

« Tout dépend de ce que vous voulez faire, explique le directeur de Reed Exposition Jean-Daniel Compain dans un article de l’Express, un événement littéraire ou un salon grand public. S’il s’agit d’un salon grand public, alors, le Grand Palais, pour des raisons de superficie (le quart de celle de la Porte de Versailles), de jauge et de mesures de sécurité, est inenvisageable. Il faudrait opérer une impossible sélection drastique. »

Depuis quelques années les éditeurs se plaignent du coût trop élevé de la location d’espace qui atteindrait des prix exorbitants procédant à une sélection monétaire des éditeurs présents. A ce titre, Jean-Daniel Compain déclare à l’Express que les coûts annoncés « ne correspondent pas à la réalité. Ils ont été gelés durant cinq ans et n’ont augmenté  que de 3% cette année, alors quand j’entends parler de 800 € au mètre carré, je ne comprends pas. En fait, sur le budget de certains exposants, 1/3 est facturé par Reed Organisations, le reste correspond à l’aménagement des stands, à l’hébergement, aux repas, etc.  Quant aux petits éditeurs, pensez qu’un stand de 6 mètres carrés leur coûte en tout et pour tout 1 650 €. Vous connaissez un meilleur moyen de se faire connaître à ce prix là ? ».

La polémique commence en 2009 quand Hachette, premier groupe français d’édition, déclare abandonner 800 m² de stand sur les 900 m² qu’il louait habituellement. La Martinière suit son exemple et Bayard décide de boycotter le salon tout comme les éditions Delcourt cette année.

Les professionnels décrient le manque de professionnalisme du salon qui se résume à une simple course à l’autographe. Car il ne faut pas oublier que la particularité du Salon du livre de Paris est d’être à la fois un salon grand public mais aussi professionnel. Seul problème, les professionnels ne se retrouvent pas dans cet évènement qui privilégient une plus grande place au business des droits, enjeux importants et rentables pour les éditeurs.

La présence des éditeurs est déterminante pour le Salon du livre. Conscients de cet enjeu, les organisateurs promettent cette année un salon plus professionnel avec une plus grande place pour le numérique. Faces aux critiques, Jean-Daniel Compain tient à souligner, toujours dans l’Express  que « Sur les 560 salons du livre dans le monde, celui de Paris est le premier salon grand public. Et doit le rester ».

Il semblerait que le salon du livre perde peu à peu le soutien de ses principaux acteurs qui regrettent l’absence d’évolution de la manifestation. Pourtant, il est nécessaire de trouver une nouvelle dynamique devant un secteur en plein questionnement face au développement du livre numérique.