Mai 31, 2012 | Littérature, Non classé |
Le 20 avril dernier, l’auteur relativement méconnu du grand public, Pierre Drieu La Rochelle, a fait son entrée dans la prestigieuse collection de Gallimard, la collection de La Pléiade. Cet événement très discuté provoque une certaine discorde dans le milieu littéraire entre ceux qui voient en la personne de Drieu la Rochelle, un auteur majeur du XX e siècle, et ceux qui dénoncent ses idées fascistes et antisémites. La question qui brûle toutes les lèvres est simple : fallait-il donc le faire entrer dans la Pléiade ? Si beaucoup s’étonnent qu’un ancien collaborateur et antisémite fasse l’objet d‘une consécration, d’autres s’interrogent également sur la valeur littéraire des écrits de Drieu qui selon eux, ne méritaient pas une telle distinction. D’autant que, si le volume ne comprend pas le Journal 1939-1945, dans lequel Drieu a tenu ses propos les plus sulfureux, il héberge néanmoins quelques textes contenant des morceaux d’anthologie antisémite et misogyne. Parmi eux, son roman le plus connu, Gilles. Qui est Drieu? Pierre Drieu La Rochelle est né en 1893 à Paris. Ancien combattant de la Première guerre mondiale, il a traversé le siècle en prenant part aux grandes aventures historiques et littéraires de la première moitié du XX e siècle, jusqu’à rejoindre la collaboration pendant l’Occupation de la seconde guerre mondiale et prendre la direction de la NRF. A la Libération, il refuse l’exil que ses amis, dont André Malraux, lui proposent. Pour éviter les représailles, il fait plusieurs tentatives de suicide à partir de 1944 et se donne finalement la mort le 15 mars 1945 en avalant du Gardenal. Des engagements et un style littéraire contestés Cet...
Avr 27, 2011 | Culture, Edition |
Depuis le 22 mars dernier, jusqu’au 3 juillet 2011, la BNF met Gallimard à l’honneur, à l’occasion du centenaire de la prestigieuse maison d’édition. À l’heure chaotique des bouleversements vécus par la chaine du livre, il est bon de constater que, quoi qu’il advienne, certains savent encore faire des livres, et des bons. Cette rétrospective ne manque pas d’éclairer la célèbre remarque de Paul Claudel à André Gide : « Toute la question est de savoir si une entreprise commerciale peut vivre en n’éditant que des ouvrages excellents de forme et de fond… ». La réponse est assurément positive ! D’une manière très didactique, cette exposition revient tout d’abord sur l’histoire littéraire et intellectuelle de la maison. Deux ans après la création de la Nouvelle revue Française (NRF), la maison d’édition Gallimard est fondée le 31 mai 1911 par Gaston Gallimard, André Gide et Jean Schlumberger, qui, chacun, investissent trois mille francs dans cette entreprise. Depuis cette genèse jusqu’à l’ère des actuels projets éditoriaux numériques, les dessous de cette maison, restée jusque là bien secrète, sont présentés au public. Outre les différentes étapes évolutives de la maison, on nous donne à voir et à comprendre ici des périodes complexes, comme celle de la deuxième guerre mondiale, pendant laquelle l’activité et la création littéraire furent mises en danger. Évidemment, il est aussi question ici de création. La première salle de l’exposition se concentre ainsi sur les manuscrits et les portraits des auteurs estampillés Gallimard, comme André Gide, Paul Claudel ou Marcel Proust, jusqu’aux contemporains tels que Daniel Pennac (on découvre même un manuscrit inédit de son prochain roman) ou Jonathan Littell en passant par...