Le 20 avril dernier, l’auteur relativement méconnu du grand public, Pierre Drieu La Rochelle, a fait son entrée dans la prestigieuse collection de Gallimard, la collection de La Pléiade. Cet événement très discuté provoque une certaine discorde dans le milieu littéraire entre ceux qui voient en la personne de Drieu la Rochelle, un auteur majeur du XX e siècle, et ceux qui dénoncent ses idées fascistes et antisémites.
La question qui brûle toutes les lèvres est simple : fallait-il donc le faire entrer dans la Pléiade ? Si beaucoup s’étonnent qu’un ancien collaborateur et antisémite fasse l’objet d‘une consécration, d’autres s’interrogent également sur la valeur littéraire des écrits de Drieu qui selon eux, ne méritaient pas une telle distinction. D’autant que, si le volume ne comprend pas le Journal 1939-1945, dans lequel Drieu a tenu ses propos les plus sulfureux, il héberge néanmoins quelques textes contenant des morceaux d’anthologie antisémite et misogyne. Parmi eux, son roman le plus connu, Gilles.
Qui est Drieu?
Pierre Drieu La Rochelle est né en 1893 à Paris. Ancien combattant de la Première guerre mondiale, il a traversé le siècle en prenant part aux grandes aventures historiques et littéraires de la première moitié du XX e siècle, jusqu’à rejoindre la collaboration pendant l’Occupation de la seconde guerre mondiale et prendre la direction de la NRF. A la Libération, il refuse l’exil que ses amis, dont André Malraux, lui proposent. Pour éviter les représailles, il fait plusieurs tentatives de suicide à partir de 1944 et se donne finalement la mort le 15 mars 1945 en avalant du Gardenal.
Des engagements et un style littéraire contestés
Cet auteur au destin tragique a durablement marqué les esprits pour ses engagements politiques très contestés, mais aussi pour son style littéraire unique, caractérisé par un certain romantisme désabusé et par une haine contre les événements et la société qui l’entourent. De plus, Drieu la Rochelle a la fâcheuse tendance à durcir ses phrases par l’emploi excessif de figures laborieuses, de négations outrancières, ou de temps peu habituels comme par exemple l’imparfait du subjonctif, ce qui le rend difficilement abordable.
On ne s’étonnera pas alors que beaucoup de lecteurs lui préfèrent d’autres de ses contemporains comme Céline ou Malraux, qui forcent davantage l’admiration et font montre de stylistiques plus évidentes.
Le charme de Drieu
Pourtant, en littérature l’évidence n’est pas toujours le seul critère de choix, et il faut parfois rentrer en plein coeur du texte pour y découvrir quelques pépites. Et c’est à ce moment qu’on peut déceler, à force de curiosité et de courage, (son texte Gilles, par exemple, fait plus de 800 pages), des passages époustouflants, qui parlent des femmes, de la France de l’époque, de la vie avec un cynisme et une lucidité désarmante. Jean-François Louette, qui dirige cette édition, parle du « charme » de l’écrivain et le définit sous un jour jusque là peu connu.
La responsabilité de l’éditeur
Si les qualités littéraires de Drieu la Rochelle ne sont donc pas à poser au centre du problème, l’entrée dans la Pléiade de l’écrivain relance un vieux débat et pose, sans concession, la question délicate (qui dépasse d’ailleurs largement le seul domaine littéraire) de la séparation entre l’homme et l’artiste, entre l’humain et l’écrivain. Que penser du fait qu’un ancien collaborateur soit honoré ? Doit-on respecter l’œuvre de l’écrivain, sans prêter attention à ses déviances idéologiques, ou est-ce que les deux ne font qu’un ? Un débat similaire avait quelques années auparavant eu lieu avec la question de l’entrée de Céline au Panthéon et avait déjà créé la polémique et la perplexité, sans pour autant amener davantage de solutions.
Les éditions de Gallimard ont donc catégoriquement tranché dans le sens de l’auteur et rendent hommage, aujourd’hui, à l’oeuvre d’un personnage majeur du XX ème siècle.
Gilles
A nous également, peut-être, de dépasser ce clivage, pour se perdre dans la prose d’un écrivain qui puise sa véritable force dans cette capacité à susciter autant d’admiration que de répulsion :
« Je ne puis plus aimer une femme. Je vais partir. Torrents de larmes, sanglots, spasmes, râles, agonie, mort, autre veillée funèbre. Femmes mortes. Dora, au loin, qu’étaient ses jours et ses nuits ? Assez. Femmes mortes. Il était mort aux femmes. Il attendit une heure. Le sanglot de Berthe ne finissait pas. Il se raidissait pour ne rien dire. Pas un mot. Il regardait autour de lui ce charmant décor, mort comme celui de sa chambre avec Pauline ».
Ces quelques phrases, issues de Gilles, aux résonances universelles, nous encouragent à découvrir un auteur qui regorge de formules lumineuses et poignantes comme celle-ci. Souhaitons que son entrée dans la Pléiade puisse nous y aider.
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