Qui a dit qu’Afrique et musique classique étaient incompatibles ?

Qui a dit qu’Afrique et musique classique étaient incompatibles ?

Connue et réputée pour ses rythmes endiablés et percutants, la musique africaine regorge de nuances aussi différentes que surprenantes. Toujours désireuse de s’ouvrir et de s’élever culturellement, l’Afrique ouvre ses portes à la musique classique. Lumières sur le premier et unique orchestre symphonique d’Afrique. Un pasteur à l’origine de l’orchestre symphonique C’est à Kinshasa au Congo que le premier orchestre symphonique d’Afrique, l’OSK pour les intimes, a vu le jour. Malgré le manque de moyens évident, cet orchestre symphonique africain composé d’amateurs amoureux de musique classique a réussi à en impressionner plus d’un par son incroyable niveau. Né de l’idée d’un pasteur de l’Eglise kimbanguiste, « Papa Armand », de son vrai nom Armand Diangienda, qui transforma la fanfare accompagnant les offices en un véritable orchestre. Cette initiative le conduira au rang de figure majeure de l’Eglise kimbanguiste. Nombreux sont ses compatriotes qui le qualifient de « précurseur » de la musique classique en Afrique. L’union fait la force Sans la volonté et l’envie de ses fidèles de se joindre à ce projet inédit, seul « Papa Armand » n’aurait pu atteindre son objectif. Après leurs travails respectifs les musiciens, tous amateurs, se rendent en bus, en taxi collectif ou même à pied pendant plus d’une heure jusqu’à la grande maison où officie Papa Armand. On retrouve parmi d’autres, Nicole la couturière, qui est second violon, comme Chantal, qui vend des pains sur le marché. Joséphine, qui est sur le marché dès l’aube pour y vendre des omelettes fait du violoncelle depuis de nombreuses années, tout comme Marc, qui est« lavandier » et a créé son propre petit pressing....
Brazzaville, terre d’accueil du festival des Étonnants Voyageurs.

Brazzaville, terre d’accueil du festival des Étonnants Voyageurs.

En cette 24e édition du Festival des Étonnants Voyageurs, le monde s’invite à Brazzaville du 13 au 17 février 2013 pour célébrer une Afrique en marche, une « Afrique qui vient ». Brisés tous les stéréotypes à l’œil condescendant et souvent emprunts de pitié, place à une Afrique ivre de vie !   Cette année, le Festival des Étonnants voyageurs pose ses valises emplies de plumes et de livres sur le sol africain, quelques mois avant son éternelle édition prévue à Saint-Malo au mois de mai. Une délocalisation du festival mise en place depuis 2006, qui chaque année ou presque, donne la parole à un pays francophone différent (comme le Mali et Haïti).   Le Festival des Étonnants voyageurs ou le dialogue avant toute chose   L’idée même d’un dialogue des cultures est à la source de ce festival, présidé par Alain Mabanckou, écrivain francophone d’origine congolaise, et Michel Le Bris, écrivain français. Si l’Afrique est à l’honneur, des écrivains francophones du monde entier se donnent rendez-vous dans cette ville cosmopolite. Les débats et rencontres au programme permettront aux artistes locaux d’échanger et de confronter leur point de vue avec des artistes francophones dont la renommée est internationale. On retrouvera notamment Henri Lopes, Boualem Sansal et Erik Orsena. Dialogue des nations, ce festival se conçoit également comme un dialogue des arts : si l’écriture est à l’honneur, le cinéma, la photographie et la peinture sont aussi mis en avant. C’est une manifestation de grande ampleur qui cette année se porte à la taille d’un continent, dans sa représentation des artistes locaux. Elle amplifie l’échange et le situe pour la première fois sur...
Johnny Chien méchant : un roman à deux voix

Johnny Chien méchant : un roman à deux voix

Avec un talent hors-pair, l’écrivain Emmanuel Dongala braque sa plume sur la guerre civile, en faisant parler deux héros : chacun de son côté de l’histoire. C’est l’histoire de Laokolé, 16 ans. Si la milice congolaise n’avait pas décidé de piller son village ce matin-là, elle aurait pris la route pour le lycée. Mais à cinq heures du matin, à la radio, on annonce la guerre. Elle doit alors préparer la brouette pour sa mère cul-de-jatte et réveiller son petit frère. Ce matin-là, elle prend le minimum pour survivre dans la course, réveille sa famille, et part dans la nuit encore noire de l’Afrique. Quand Laokolé fuit, Johnny, lui, avance. Johnny, dit Matiti Mabé, dit Chien méchant, est un jeune gars de 16 ans enrôlé dans la milice congolaise. Une milice où les chefs de rangs se font appeler « Giap », « Rambo » ou encore « Pili Pili », et où les ennemis sont baptisés les « Tchetchenes ». Johnny est ni plus ni moins un enfant soldat, attifé de colliers lourds et de mitraillettes, d’un treillis et d’une volonté de fer. Dans leur course, Johnny et Laokolé vont se rencontrer, mais sûrement pas pour boire ensemble du vin de palme ou s’échanger quelques expressions du pays… Viols, vols, coups de matraques, ces soldats en veulent toujours plus, que ce soit pour une radio, une banane ou le sourire d’une femme. Ils n’hésitent pas à sévir si besoin est, et malheureusement, ils en trouvent toujours le moyen. Au centre de ce carnage, il y a l’ONU, les ONG et le Haut-Commissariat pour les réfugiés, qui viennent en aide aux plus démunis. Il y a aussi...