Depuis quelques temps, de nombreuses adaptations des œuvres de Victor Hugo ont vu le jour, que ce soit en livres illustrés ou encore en film. L’auteur n’est pourtant plus à présenter. Pourquoi de telles adaptations et quel est leur intérêt ?

 De nos jours, plus besoin de présenter Victor Hugo, ce grand auteur inscrit dans le patrimoine littéraire et politique français. Tout le monde connaît, au moins de nom, le Gavroche des Misérables ou l’Esmeralda de Notre-Dame de Paris. On peut donc se demander pourquoi ces derniers temps, l’auteur suscite un regain d’intérêt en librairie et au cinéma.

Les Misérables, de Paris à Brodway

Victor Hugo

Les Misérables a ébloui les spectateurs de Broadway avant d’illuminer ceux du grand écran dans le monde. Le 13 février, est sortie au cinéma l’adaptation cinématographique de cet opus théâtral. Réalisé par Tom Hooper, un cinéaste britannique reconnu dans la profession, le film revisite l’œuvre magistrale d’Hugo avec de grands acteurs américains.

Cependant, avant même sa sortie en salles, la critique était sévère. Les Cahiers du Cinéma jugeait que « Les lamentations de Hugh  » Valjean  » Jackman, supplicié et rampant dans la gadoue, rythment ces inoubliables tableaux vivants. Comme le disait le Valjean des Inconnus (Les Miséroïdes) :  » Allons-y, Cosette, ce n’était qu’un vilain cauchemar.  » ». On trouvait malgré tout des avis plus nuancés comme dans le magazine L’Express : « Malgré certaines dissonances […] et la durée du film […], ces Misérables se regardent comme une expérience étonnante. Les amateurs apprécieront. Les autres seront prévenus. »

Comme toute adaptation cinématographique, des libertés sont prises par rapport au texte original. Il ne faut donc pas s’attendre à voir sur écran, ce qu’on a lu sur papier. L’express l’a bien compris. L’intérêt de ce film réside dans cette relecture.

L’œuvre d’Hugo, aussi somptueuse soit-elle, reste un obstacle de lecture pour beaucoup par sa longueur, mais aussi pour son texte. Elle est pourtant un des « classiques à connaître ». Ce film permet donc aux frileux de la lecture, de connaître l’histoire de Cosette sans avoir à affronter des tournures tortueuses le la poésie hugolienne. Il s’adresse donc plus à un public de novices qu’à un public d’initiés, ce qui explique que la critique soit mitigée à son encontre.

Benjamin Lacombe revisite la célèbre cathédrale

A Noël dernier, est sorti en librairie le second tome de Notre Dame de Paris, illustré par Benjamin Lacombe aux éditions Soleil. Les libraires ont eut beaucoup de mal à se statuer sur le rayon dans lequel le ranger : jeunesse ou beaux livres ? Benjamin Lacombe est surtout connu pour faire et illustrer des albums jeunesse.

Mais voilà, Victor Hugo, n’est pas à la portée de tout le monde. Ce livre est en réalité un parfait compromis entre les différentes générations.  Les illustrations apportent un plus à ce texte mais elles permettent aussi d’attirer un autre lectorat : le jeune public. Même si le texte reste compliqué, il est plus fragmenté que dans la version originale et permet des répits entre les lectures. Les illustrations, quant à elles, permettent de découvrir le texte de manière plus ludique, et sous un masque « fantastique ». L’œuvre se déplace dans les registres en restant identique. Elle plaira aussi aux plus grands, qui pourront redécouvrir l’œuvre.

Ces différentes adaptations sont donc bien plus que de simples adaptations : elles sont une réécriture de l’oeuvre magistrale d’Hugo. Réécritures qui permettent de rendre l’oeuvre plus accessible et de la faire connaître à des publics qui ne voulaient ou ne pouvaient lire le texte original.